très critique à l’égard de l’initiative de paix L’attentat-suicide perpétré dans un camp

de 2002 et 2003 de son rival M. militaire à la fin du mois d’avril, causant la

Wickremasinghe, qu’il a qualifiée de mort de huit personnes et blessant

politique d’apaisement des LTTE. De grièvement le chef de l’armée sri-lankaise, le

nombreux membres de la principale lieutenant-général Sarath Fonseka, n’a rien

communauté de l’île, les Cinghalais, de fait pour apaiser ces craintes. L’attentat

même que de la troisième plus importante suicide porte la signature des LTTE (les

communauté, les musulmans, semblent Tigres de libération de l’Eelam tamoul,

d’accord avec séparatistes) et fait suite aux meurtres de

les critiques de M. Rajapakse à l’égard deux Cinghalais perpétrés dans le nord du du processus de paix mené par

En des jours meilleurs : M. G.L. Peiris

Sri Lanka et à l’exécution de deux rebelles M. Wickremasinghe, de même qu’avec son

(à gauche), ancien négociateur principal

tamouls présumés à Batticaloa, dans l’est du opposition au fédéralisme. Une initiative

pour le gouvernement du Sri Lanka, et

pays. inattendue des LTTE a aidé le faucon,

M. Anton Balasingham, négociateur

M. Rajapakse, à terrasser la colombe,

Le nouveau président du Sri Lanka, principal pour les Tigres de libération de

M. Wickremasinghe. Les LTTE ont en effet

M. Mahinda Rajapakse, a été élu d’une l'Eelam tamoul (LTTE), lors des cherché à intimider un grand nombre de

pourparlers de paix à Bangkok, en 2002

courte tête en novembre dernier, largement La période qui a suivi l’élection présidentielle de novembre 2005 s’est révélée chaotique pour le processus de paix au Sri Lanka.

Les événements récents ont été si violents que beaucoup craignent la reprise du conflit qui a rongé le pays pendant plus de vingt ans. On s’attend de moins en moins à ce que le fragile cessez-le-feu tienne même encore un mois. En effet, d’importants obstacles devront être surmontés pour que celuici soit maintenu et que de véritables négociations de paix soient amorcées.

grâce à son alliance avec deux partis nationalistes cinghalais purs et durs, le JVP (Janatha Vimukthi Peramuna) et le JHU (Jathika Hela Urumaya).

M. Rajapakse ne pouvait pas vraiment compter sur l’appui de son propre parti, le SLFP (Sri Lanka Freedom Party), car celui-ci était sous la coupe de Mme Chandrika Kumaratunga dont l’appui manquait pour le moins d’enthousiasme.

M. Rajapakse dépendait donc de l’appui de deux petits partis nationalistes, le JVP et le JHU. En échange de leur appui, ces partis ont exigé que plusieurs engagements figurent sur le programme électoral de M. Rajapakse. On y trouvait ainsi l’affirmation de l’inconstitutionnalité de l’accord de cessez-lefeu signé entre l’ancien premier ministre, M. Ranil Wickremasinghe, et le chef des LTTE, M. Velupillai Prabhakaran ; une promesse de mettre un terme à la médiation norvégienne dans le processus de paix ; et un engagement à ce que tout règlement négocié au conflit ethnique qui déchire l’île permette le plus de dévolution possible dans le cadre d’un État unitaire.

La dernière exigence, ainsi que les déclarations faites par

M. Rajapakse peu de temps après les élections, vont à l’encontre de l’engagement pris conjointement par les LTTE et le précédent gouvernement du Sri Lanka lors de la troisième ronde des négociations de paix d’Oslo en 2002, un engagement selon lequel ils exploreraient les possibilités d’une structure fédérale dans un Sri Lanka unifié.

Le nouveau président s’oppose à l’initiative de paix

Pendant sa campagne pour les élections présidentielles de novembre 2005, M. Rajapakse s’est montré

Tamouls et à les empêcher de voter dans le nord et dans l’est du pays.

La situation est devenue tendue à quelques semaines à peine des élections, car la violence a fait son apparition dans diverses régions du nord et de l’est. Les LTTE ont attaqué les forces de sécurité du gouvernement à plusieurs reprises et assassiné des chefs politiques de groupes tamouls rivaux. Tandis la violence s’intensifiait, des Tamouls du nord et de l’est, craignant une reprise des hostilités, se sont réfugiés dans le sud de l’Inde, ce qui ne s’était plus produit depuis de nombreuses années.

Au cours de la troisième semaine de janvier, une intense activité diplomatique a porté fruit. Cette activité a commencé par la visite de M. Erik Solheim, ministre norvégien du Développement international. Puis, d’autres entités, comme l’Inde, le Japon et l’Union européenne, ont exercé des pressions considérables sur les deux parties pour qu’elles acceptent d’entamer des négociations afin d’éviter une reprise des hostilités. Finalement, Genève a été choisie comme lieu de réunion. L’ordre du jour établi pour les négociations était cependant très étroit et spécifique, s’axant sur l’application de l’accord de cessez-le-feu plutôt que sur les grandes questions au cœur du conflit.

Rohan Edrisinha est chef du service juridique du Centre for Suite à la page 10 Policy Alternatives à Colombo, au Sri Lanka.

Fédérations vol. 5, no 2 mars/avril 2006 www.forumfed.org